
Concession du Stade de France. L'État joue les prolongations pour attribuer le contrat à GL events
Aujourd'hui à 12:16 PM
L'État, propriétaire de l'enceinte située à Saint-Denis, est en négociations exclusives avec le groupe GL events depuis décembre, mais tarde à prendre sa décision définitive pour renouveler la concession, dont le contrat en cours arrive à échéance en août. Alors qu'une décision devait être tranchée fin janvier, aucune décision n'a encore été officialisée par l'État.
Le Stade de France patiente. L'État, propriétaire de l'enceinte située à Saint-Denis, est en négociations exclusives avec le groupe GL events depuis décembre, mais tarde à prendre sa décision définitive pour renouveler la concession.« Nous ne sommes pas partis dans l'option de revenir en arrière », confie une source proche des négociations quand l'AFP l'interroge sur un calendrier qui semble s'étirer. Au moment de l'entrée en négociations exclusives mi-décembre, il était question de trancher « fin janvier » et de signer le contrat en avril.
La date de « février » a ensuite été évoquée par une source gouvernementale. Depuis, « il y a eu plusieurs réunions interministérielles », observe une source proche des négociations, mais toujours pas de décision.
À l'issue d'une procédure lancée au printemps 2023, le concessionnaire actuel Vinci-Bouygues, qui exploite l'enceinte depuis 1995, a été écarté mi-décembre au profit du groupe d'évènementiel GL events. Si celui-ci est bel et bien choisi par l'État il remportera l'exploitation pour trente ans et aura les clés le 4 août au soir.
« C'est un processus long »
Le PDG du groupe lyonnais, Olivier Ginon, réputé proche du chef de l'État selon plusieurs sources, reste prudent. Interrogé sur BFMTV récemment, il ne s'est risqué à aucun commentaire : « C'est un processus long. Je ne sais pas qui gagnera, il y a des opérations juridiques », a-t-il sobrement commenté.
En effet, le consortium qui exploite le Stade de France a attaqué l'État dans un référé devant le tribunal administratif de Montreuil, considérant qu'il avait été inégalement traité. Le référé a été rejeté et le consortium a saisi le Conseil d'État.
Mais le temps presse, la programmation des concerts ne s'organise pas au dernier moment et les fédérations françaises de rugby et de foot ont aussi des matches à planifier pour les équipes de France. Comme le rappelait le patron de la fédération de football Philippe Diallo, il leur faut donner à la Fifa « en mars » les lieux des matches de qualification pour le prochain Mondial.
S'estimant mal traitées depuis le début du contrat de concession, signé à la va-vite avec les deux groupes de BTP entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1995, les fédérations françaises de foot et de rugby doivent trouver un accord avec le nouveau concessionnaire. La FFR s'est déjà entendu avec GL events. Elle soutient cette offre depuis le début, ont rapporté plusieurs sources à l'AFP, même si elle se défend officiellement de privilégier quiconque.
Discussions avec la fédé de foot
Côté FFF, son président Philippe Diallo est moins allant et avait mis la pression mi-janvier déclarant vouloir obtenir « des conditions optimisées » pour l'utilisation du stade. « Ils sont toujours en train de dialoguer », ont fait savoir plusieurs sources proches du dossier à l'AFP, ce qui expliquerait en partie le retard.
Autre affaire dans l'affaire : quel est le rôle de l'ex-société d'économie mixte du POPB (Palais Omnisports de Paris Becy), nouvellement « Paris Entertainment Company », qui gère l'Accor Arena à Bercy, l'Arena La Chapelle et le Bataclan ? Détenue majoritairement par la ville de Paris, elle est apparue associée à l'offre de GL events, avaient rapporté plusieurs sources.
Dans son ordonnance, le tribunal administratif de Montreuil relève que « la note de synthèse de l'offre finale du groupement précise expressément que la société d'exploitation du POPB l'assistera pour construire un projet d'exploitation », une mission « AMO (assistance à maîtrise d'ouvrage, ndlr) en stratégie business ».
Une mission qui interpelle l'élu municipal de droite Pierre-Yves Bournazel (Horizons), qui a écrit à la maire PS de Paris, Anne Hidalgo. « Je souhaiterais ainsi savoir si vous comptez vous opposer à la signature de ce contrat ou si, à l'inverse, vous allez laisser le directeur général de cette société le signer, ce qui signifierait que la Ville de Paris sera finalement partie prenante de l'exploitation du Stade de France », interroge-t-il dans ce courrier daté du 24 février dont l'AFP a eu copie.
La concession signée en 1995 avait fait couler beaucoup d'encre ...