Les Roses Rouges dominent le Tournoi des Six Nations féminin de cette année, comme elles l'ont fait au cours des six dernières années. La différence majeure à cette époque a été l'introduction du professionnalisme. Des contrats avec l'Angleterre ont été introduits pour 28 joueurs en 2019, ce nombre est depuis passé à 32.
Mais l'Angleterre a mis plus dans le jeu que ses contrats. Ils ont attiré certains des meilleurs entraîneurs, le plus récemment l'entraîneur d'attaque Lou Meadows qui a diversifié son attaque. Mais plus important encore, ils investissent également dans le championnat national.
Les autorités en charge de la Premiership anglaise ont un plan sur 10 ans pour professionnaliser la ligue. Elle est considérée comme l'une des meilleures ligues au monde avec des talents internationaux. C'est ainsi que l'Angleterre est devenue une force imparable, des investissements allant au-delà des simples contrats. Les contrats sont bien sûr importants et constituent le fondement du professionnalisme. Mais l'investissement doit aller plus loin que cela.
La preuve de cet investissement supplémentaire est également claire dans le système français. Leur ligue n'est peut-être pas aussi forte que la Premiership Women's Rugby, mais un bon nombre de joueuses françaises concourent et s'épanouissent sur la scène nationale. Cela se traduit ensuite sur la scène internationale. La France a battu toutes les équipes du Tournoi des Six Nations féminin ces dernières années, à l'exception de l'Angleterre.
Toutes les nations participant au tournoi ont introduit des contrats de joueurs, elles l'ont toutes fait après l'Angleterre. Les structures et les détails de paiement sont différents selon les pays. On ne peut pas en dire autant des investissements supplémentaires et le tournoi de cette année place le Pays de Galles au cœur des discussions.
En 2023, le Pays de Galles a connu un impressionnant Tournoi des Six Nations féminin et a terminé troisième pour décrocher une place dans le WXV1. Les applaudissements ont été salués pour l'investissement réalisé dans la mise en place de contrats professionnels avec impact sur les résultats. Cependant, cette année, le Pays de Galles n'a pas encore gagné de match, ce qui démontre que l'investissement ne peut pas se limiter aux contrats.
L'argent doit être canalisé vers des choses comme le personnel d'entraîneurs et les analystes au niveau international. Mais cela doit également être vu au niveau national. Le rugby féminin des clubs gallois ne reçoit pas les investissements appropriés et la majorité de l'équipe internationale joue en Premiership anglaise. Pour continuer à réussir sur les grandes scènes, le jeu de club et d'autres mesures au niveau international ont besoin de rentrées de fonds.
L'entraîneur-chef du Pays de Galles, Ioan Cunningham, a été interrogé sur le sujet après la défaite contre la France.
Il a dit: « Cette équipe était 13ème mondiale, elle n'avait plus gagné un match depuis deux ans et demi (avant de passer professionnelle en 2022).
« Nous avons toujours des plaques L en matière de professionnalisme, les gens doivent le comprendre. »
Cela ne s'applique pas uniquement au Pays de Galles : chaque nation participant au tournoi peut faire davantage pour son équipe nationale. Un certain nombre de joueurs écossais et irlandais participent à l'élite anglaise, leurs compétitions nationales à domicile n'étant pas du même niveau.
La professionnalisation implique que les nations avancent lentement pour que le rugby féminin puisse être financièrement viable. Les investissements à tous les niveaux coûteront de l'argent. De petites mesures sont nécessaires, mais hormis les contrats, d'autres mesures ne sont pas prises. Si cela persiste, l'Angleterre régnera longtemps en championne.
