Michel Roux Jr.: « J'ai 64 ans donc on remonte l'Histoire ici ! Mon premier souvenir de rugby aurait été de jouer quand j'étais enfant, je suppose. J'ai joué au rugby à l'école Emanuel à Battersea, tout au long de mon adolescence. J'étais inutile au football, alors je faisais du rugby et du cross-country en hiver et du cricket en été. Ensuite, en voyant un match, je pense que ça aurait été les Harlequins car j'ai grandi dans le sud de Londres, donc c'était mon équipe locale et je les ai toujours suivis.
« Serge Blanco, sans aucun doute. C'était magnifique de le voir jouer, il semblait glisser plutôt que courir. C'était une légende d'homme, une légende de joueur – le joueur complet. Le voir jouer pour la France était toujours très spécial ; ils étaient la nation du flair. On ne savait jamais quelle équipe de France serait présente ce jour-là mais elle pouvait prendre vie.
« Ils pourraient aussi être facilement agacés, notamment contre l'Angleterre dans 'Le Crunch', et cela pourrait déborder. Mais alors vous auriez Serge Blanco, qui se glisserait simplement. C'était fascinant. J'ai eu la chance de rencontrer Serge, curieusement, au Stoop il y a quelque temps. C'était un match de Coupe d'Europe et j'étais impressionné par lui. Je ne savais pas quoi dire, j'étais sans voix.
« Je vais toujours à la boutique du club, bizarrement. Je suis un grand fan d'y aller et de voir si je peux découvrir quelque chose de nouveau. J'ai environ quatre écharpes Quins différentes, un tas de chapeaux, de gants, de porte-clés, tout le reste. Je ne peux tout simplement pas m'en empêcher !
Qui est votre héros culte des Quins ?
«J'ai toujours admiré Chris Robshaw. Il y a un bar qui porte son nom et pour cause, c'est une légende absolue. Il a reçu beaucoup de bâtons de la part de gens qui ne comprenaient pas le rugby, mais il a été phénoménal pour Quins. C'est un vrai gentleman en dehors du terrain, un excellent ambassadeur du jeu et l'un des meilleurs que j'ai vu à The Stoop. J'ai aussi un faible pour Nick Easter, le personnage ultime.
La star de DIY SOS, Nick Knowles, sur son amour du ballon ovale
« Oh oui! Je suis né et j'ai grandi à Londres mais de parents français, donc c'est un combat. J'encouragerai l'Angleterre jusqu'au moment où elle affrontera la France. J'ai du sang français qui coule dans mes veines. C'est un moment difficile et je suis déchiré mais quand on regarde la France jouer, avec son style, c'est du beau rugby.
Quel est le meilleur endroit où vous avez regardé un match ?
« Biarritz c'est bien, j'y suis allé avec Quins. Une ville idéale pour un week-end dédié au rugby et à la culture. J'y étais quand la météo était exécrable et le terrain était malheureusement inondé, mais c'est le cœur du rugby français.
Quel adversaire auriez-vous aimé voir jouer aux Quins ou en France ?
« Billy Whizz, Jason Robinson ! Des pieds absolument électriques. Je me souviens de sa transition depuis la ligue de rugby et de son incroyable dynamisme immédiat. Il pourrait à lui seul vous gagner des matchs. Imaginez-le en maillot de France avec Frédéric Michalak !
Antoine Dupont, que dire ? Il a pris d'assaut la France et a attiré beaucoup plus de gens vers ce sport. Après les JO surtout, c'est un personnage dont le rugby a besoin. Les jeunes peuvent le considérer comme un ambassadeur du sport et de la France.
Eh bien, à cette période de l'année, vous aurez envie d'un ragoût copieux, quelque chose qui a été mijoté avec une sauce savoureuse. Ce serait de la joue de bœuf braisée, marinée dans du vin rouge et cuite lentement pendant environ sept heures avec des pommes de terre à l'ail et un grand verre de vin rouge.
« En voici un pour vous. Il y a donc quelques années j'étais à l'aéroport de Lyon avec ma femme. Nous venions d'atterrir et je faisais la queue pour prendre un taxi. La prochaine chose que vous savez, j'ai été plaqué au rugby et doucement déposé sur le sol. Ma femme a crié, j'ai crié et je me suis retourné pour voir le grand visage rieur de Serge Betsen. Pour les spectateurs, cela a dû paraître si étrange. Il est ensuite venu me chercher et nous avons fait un câlin ! »
« Sans hésitation, c'est Lyon. C'est une belle ville, tout est accessible à pied, la nourriture est exceptionnelle et le rugby est plutôt correct aussi. Lyon est, pour moi, la capitale gastronomique de la France. Il y a d'excellents bars à vin et un bon marché qui propose également de la nourriture.
« Si vous y êtes, essayez une quenelle, qui est une crème de poisson ou de viande. Ils préparent une délicieuse quenelle de brochet que vous trouverez peut-être un peu riche mais la cuisine lyonnaise est avant tout synonyme de gourmandise. Le marché Paul Bocuse propose aussi de très bonnes huîtres et abats, si c'est votre truc !
« En plus de mes écharpes des Harlequins, j'ai quelques maillots de France et d'Angleterre. J'en ai un signé par le grand Martin Johnson en guise de remerciement. Il a organisé une de ses soirées de départ à la retraite dans mon ancien restaurant, Le Gavroche.
« Serge Blanco, évidemment. Ensuite Brian Moore et Dan Biggar, qui parle un français parfait et peut être l'intermédiaire entre Serge et Brian !
Cet article sur Michel Roux Jr. est paru pour la première fois dans le numéro de janvier 2023 de Rugby World.