XV de France. Pourquoi la tournée d'été des Bleus rend furieuse la Nouvelle-Zélande

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Le XV de France se déplace en Nouvelle-Zélande, en juillet 2025, pour disputer trois matches face aux All Blacks. Mais huit mois plus tôt, cette tournée estivale crée déjà beaucoup d'agacement et de déception, après les décisions du staff tricolore d'épargner une nouvelle fois les joueurs « premium ».

Les fêtes de fin d'année ne sont pas encore passées, et l'été prochain fait déjà débat. En juillet 2025, les joueurs de Fabien Galthié vont défier les All Blacks sur leurs terres, mais dans une ambiance bien tendue de longs mois avant. La venue de l'équipe de France laisse depuis juin dernier un goût très amer dans la bouche des dirigeants kiwis. Les frères Barrett et les autres stars néo-zélandaises n'affronteront pas Antoine Dupont, Thomas Ramos et compagnie. Depuis six mois, et comme c'est le cas depuis plusieurs étés, les plans de Galthié sont bien fixés.

« Nous partirons en tournée à l'été 2025 en Nouvelle-Zélande sans nos Premium », a annoncé le sélectionneur des Bleus, dans les colonnes de L'Équipe. Les cadres tricolores comme Damian Penaud, Grégory Alldriit ou encore Antoine Dupont, en plus des finalistes de Top 14, ne seront pas sélectionnables à l'autre bout du globe. Et le staff tricolore ne fait aucune exception, même quand il s'agit des All Blacks en face. « C'est un choix assumé. Mais c'est comme ça depuis quatre ans. Pourquoi changer de stratégie ? Parce qu'on se déplace chez les All Blacks ? Il faut être cohérent. »

La déception néo-zélandaise peut s'entendre, mais ce choix français n'est pas surprenant. Tous les ans, la France procède à une revue d'effectif, qui a d'ailleurs fait émerger des talents. Et là, il ne s'agit pas d'un manque de volonté des joueurs et du staff, mais la faute à une absence d'harmonisation des championnats. Les dates de la tournée, avec un premier match le 5 juillet, ne sont pas compatibles avec celles des phases finales du Top 14, qui s'étalent du 13 au 28 juin. Si l'on ajoute l'intensité et la durée du championnat français... Avec 26 journées de phase régulière et la Coupe d'Europe (au moins quatre matches), le Top 14 est bien loin des 16 matches de février à mai du Super Rugby, qui regroupe les provinces néo-zélandaises.

« Ce ne sera pas une équipe décente… »

L'idée de faire souffler ces « top joueurs », qui disputent plus d'une quarantaine de matches par saison, peut paraître logique. Mais chez les Kiwis, cette décision est vue comme un « manque de respect » envers cette nation, longtemps sur le toit du monde et qui a fait vibrer tant de personnes. Comme l'explique Rugbyrama, un fan des All Blacks n'a pas manqué d'interpeller le staff des Bleus sur les réseaux sociaux en novembre dernier. « S'il vous plaît, envoyez la meilleure équipe possible l'année prochaine en Nouvelle-Zélande. Discutez avec le Top 14 et trouvez un moyen. Le match d'aujourd'hui nous rappelle que rien ne vaut un match international digne de ce nom. Nos enfants aimeraient voir Dupont, Ntamack, Penaud dans leur jardin. »

Cet avis comme cette envie sont partagés par les responsables de la Fédération néo-zélandaise (NZR). C'est ce que relève le journaliste Will Kelleher sur X. « Les responsables de la NZR sont furieux à ce sujet, car cela dévalorise une méga série et leur capacité à la commercialiser, d'autant plus que la France a signalé qu'elle le faisait si longtemps à l'avance. » L'image de cette tournée a pris un coup. Bien sûr, les réservistes de l'équipe de France font vibrer les fans du Top 14, mais à l'autre bout de la planète, leur popularité est bien moindre. « Ce ne sera pas une équipe décente. La Nouvelle-Zélande les écrasera facilement. C'est vraiment dommage, cette série aurait pu être vraiment bonne », lance un autre internaute sur le réseau social.

Il est là le grand problème pour la troisième nation mondiale. Sans les stars françaises, à la fois idolâtrées et détestées dans l'hémisphère sud, le public néo-zélandais pourrait être refroidi. La Fédération néo-zélandaise a même pris de l'avance : la difficulté à commercialiser cette tournée a été anticipée, non sans mal. La mythique enceinte, et habituelle pour ce genre de rencontres, l'Eden Park d'Auckland de 60 000...

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