RUGBY. ''Un problème gay'', une dirigeante de fédération virée pour homophobie

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C'est une remarque qui a fait bondir beaucoup de monde. En début de semaine, la directrice du rugby de la Fédération de rugby des Fidji, Laijipa Naulivou, a pointé du doigt le principal problème du rugby féminin dans son pays. Si elle aurait pu parler d'un manque de moyens financiers ou d'infrastructures probables, cette dernière a expliqué que les mauvais résultats de la sélection féminine étaient dus à un "problème gay", selon des propos homophobes relayés par le Fiji Sun. Dans les jours suivants, la dirigeante a été renvoyée par la fédération. "Les opinions exprimées par Laijipa Naulivou sont personnelles. Elles ne reflètent pas la position officielle de la FRU", a précisé l'institution dans un communiqué. De plus, l'organisme a aussi tenu à rassurer les joueuses, souhaitant éviter un sentiment de stigmatisation dû à leur orientation sexuelle. "Notre équipe féminine et toutes les joueuses de rugby des Fidji peuvent être assurées que cela n'aura aucun impact sur leurs opportunités, leur représentation et leur développement en tant que licenciées", détaille la fédération.  Dans le rugby, plus de place pour l'homophobie ! Une homophobie revendiquée Néanmoins, les opinions de Laijipa Naulivou, récemment nommée, n'auraient rien de surprenant. En effet, dans l'entretien avec le Fiji Sun à l'origine de la polémique, elle affirme que sa position et ses revendications homophobes sont notoirement connues : "Ceux qui ont joué avec moi savent que je ne cautionne pas l'homosexualité des femmes dans le rugby. J'ai toujours été contre. Je sais aussi que je suis très impopulaire auprès de cette communauté." Ainsi, la dirigeante en aurait même fait part à la sélection et à sa fédération auparavant, à l'occasion d'un des récents tournois du SVNS. "Je vais continuer à le souligner, car c'est un gros problème. C'est quelque chose contre lequel nous devons lutter. Quand je suis revenue [du Dubaï SVNS], j'ai rédigé mon rapport. Ma recommandation était de renvoyer l'entraîneur et les personnes impliquées", assurait-elle sans détours. De plus, cette idée que les mauvais résultats de la sélection des Fidji seraient dus à la potentielle homosexualité de ses joueuses aurait déjà été exprimé aux joueuses durant les derniers Jeux olympiques, créant une indignation parmi elles. Nigel Owens parle de l'homosexualité dans le rugby et pousse la chansonnette comme personne à la radio Si Laijipa Naulivou explique que les lesbiennes peuvent faire ce qu'elle veut de leur vie privée, ses recommandations se heurtent à une homophobie non dissimulée. Ainsi, la dirigeante souhaitait notamment repérer les joueuses homosexuelles, pour leur empêcher d'accéder à certaines équipes, via "un panel pour choisir l'équipe." Enfin, l'homosexualité n'est, selon elle, pas le seul problème de son vivier féminin. En effet, la maternité et le mariage en seraient aussi un fléau. "L'un des plus gros problèmes est le départ des joueuses, suite au mariage. Les maris ne veulent plus qu'elles jouent ou bien, elles tombent enceintes et ne reviennent plus sur le terrain", assure-t-elle. Par ailleurs, elle explique que ces "problèmes" ne sont pas présents qu'aux Fidji, mais aussi dans les "sélections européennes". ''Ma propre mort aurait été préférable à la découverte de mon homosexualité''

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