
Florian Grill remercie les Bleus

03/28/2025 11:30 AM
Ce n’est un secret pour personne : les temps sont durs pour le rugby français, qui traverse une passe financière très inquiétante. D’aucun aurait pu penser que le titre dans le dernier Tournoi des 6 Nations d’un XV de France qui n’avait plus soulevé le trophée depuis trois ans, avec le Grand Chelem comme cerise sur le gâteau, amène également un plus au niveau des caisses. Il n’en a rien été, ou pratiquement rien.
« Ça améliore les comptes de la FFR. On avait budgétisé une deuxième place, compte tenu des primes perçues auprès du Six-Nations, c'est donc 500 000 euros de mieux », note uniquement Florian Grill. Ainsi, si le retour au premier plan de ces Bleus qui avaient eu beaucoup de mal à digérer la grosse désillusion de la dernière Coupe du monde a redonné le sourire à tout le monde au sein de la Fédération française de rugby (FFR), la situation n’en reste pas moins toujours autant délicate au niveau des finances.
Dans ce sens, Grill, interrogé longuement ce vendredi dans les colonnes de Sud Ouest, tient à adresser un coup de chapeau à Antoine Dupont et ses coéquipiers, qui n’ont pas hésité, à entendre leur président, à faire un effort financier pour tenter d’aider l’institution à remonter la pente, ou au moins faire en sorte que cette crise pratiquement sans précédent ne s’aggrave pas davantage.
Grill : « Si on devait payer demain, on serait en dépôt de bilan »
« Je suis très fier de leur attitude », avoue Grill, sans pour autant révéler les chiffres. En revanche, le patron du rugby français fait preuve de la plus grande transparence en ce qui concerne le montant du déficit actuel. La somme peut sembler vertigineuse, avec 54 millions d’euros de dettes. Heureusement pas dans l’immédiat. En revanche, il pourrait réellement y avoir péril en la demeure et éventuel redressement fiscal à venir si la FFR ne parvient pas au plus vite – Grill s’est fixé trois ans – à combler 18 millions d’euros, soit le déficit d’exploitation du GIE, en charge de l’organisation du Mondial 2023 en France.
« Celui-là, on est capable de le gérer. On y arrivera (…) On a commencé à mettre en place toute une série d'actions. Notre objectif est de le résorber en trois ans grâce à la billetterie et à nos partenaires, mais aussi par des réductions de charges » révèle le dirigeant de 59 ans, qui appelle en revanche d’ores et déjà à « la solidarité et aux efforts de tout le monde » pour gommer les 36 millions restant. « Les 54 millions de pertes de la Coupe du monde qui viennent s'additionner, c'est hors de proportion : si on devait les payer demain, on serait en dépôt de bilan », ne cache pas Florian Grill, qui n’en finit plus d’agiter le signal d’alarme.