
Décryptage. Pourquoi Gaël Fickou reste un élément essentiel du système du XV de France ?

Hier à 06:20 AM
Tout ne fut pas rose pour Gaël Fickou lors de ce Tournoi des 6 nations. D'abord forfait pour le début de la compétition à cause d'une fracture du pouce, le centre du Racing a finalement profité de la blessure de Pierre-Louis Barassi pour retrouver le maillot bleu floqué du numéro 13. Dans un contexte difficile avec son club du Racing, douzième du Top 14, en pleine lutte pour le maintien. Le centre international doit aussi faire face à une concurrence féroce au poste de centre, avec la paire de l'UBB Yoram Moefana et Nicolas Depoortère, ou encore le Palois Émilien Gailleton. L'ancien joueur du Stade Toulousain est finalement revenu en tant que titulaire contre l'Écosse, avec la confiance de son sélectionneur. Un dernier match du tournoi crucial pour permettre aux Bleus de remporter la compétition, dans lequel Gaël Fickou a affirmé son statut de cadre du XV de France et sa complémentarité avec Yoram Moefana. Le capitaine de la défense Toujours intraitable en défense malgré une attaque écossaise particulièrement dangereuse sur les extérieurs, Gaël Fickou a assumé son rôle de capitaine de la défense, confié par Fabien Galthié. Avec un jeu offensif animé par son ouvreur Finn Russell, le XV du Chardon cherche rapidement à mettre de la vitesse dans son jeu, en s'éloignant des zones de rucks pour permettre aux trois quarts de jouer leurs duels. On pense notamment aux ailiers Darcy Graham et Duhan Van der Merwe, mais aussi à Blair Kinghorn et au centre Huw Jones. Grâce à ses qualités de vitesse et d'anticipation, Gaël Fickou a globalement su maitriser les attaques adverses, comme en témoigne son beau plaquage en poursuite sur son ancien coéquipier Finn Russell, lors d'une contre-attaque écossaise. Un geste décisif qui mène à la récupération de balle de Romain Ntamack et à l'essai du serial marqueur Louis Bielle-Biarrey. Un leader offensif Régulateur de la défense du XV de France, Gaël Fickou est également impliqué dans l'attaque française avec un impact direct sur les deux essais de Yoram Moefana. Auteur de deux passes décisives pour son compère du centre, le joueur du Racing a su faire jouer après lui grâce à ses appuis qui lui ont permis de jouer après-contact en libérant le haut de son corps. En analysant le premier essai du XV de France de Yoram Moefana, on retrouve des spécificités typiques au jeu de Gaël Fickou. Le centre tricolore se sert souvent de sa vitesse pour créer des espaces en revenant au centre du terrain. Un endroit où se situent généralement des avants, moins lucides après avoir travaillé dans la zone de ruck. Une complémentarité avec Yoram Moefana La performance de Gaël Fickou est évidemment à associer à celle de son compère du centre Yoram Moefana. Le Bordelais, incroyable durant l'ensemble de ce tournoi des 6 nations, s'est distingué par sa dimension physique sur les impacts, avec de nombreux plaquages offensifs, mais aussi un gain constant de la ligne davantage sur ses premières prises de balles. L'association de son dynamisme avec la gestion et la vision du jeu de Gaël Fickou ont parfaitement fonctionné contre l'Écosse, comme l'illustre le second essai de Yoram Moefana face aux coéquipiers de Finn Russell. La paire de centre du XV de France a également fait la différence en défense dans des registres différents. Le joueur de l'UBB s'est beaucoup engagé sur les premiers impacts pour faire reculer ses adversaires, tout en mettant une pression constante sur l'ouvreur du XV du Chardon. Tandis que Gaël Fickou gérait plutôt la circulation défensive des Bleus sur les extérieurs, en alternant les montées défensives en contrôle (en cas de sous-nombre défensif) ou en rush, avec des montées agressives (en cas d'égalité numérique ou de surnombre défensif). Une association qui va potentiellement modifier les choix du sélectionneur Fabien Galthié qui s'est appuyé sur le duo Yoram Moefana et Pierre-Louis Barassi lors du début du tournoi (en prenant en compte le forfait de Gaël Fickou). Mais cette paire de centre a connu des difficultés en défense, notamment face à l'Angleterre et ses vis-à-vis Ollie Lawrence et Henry Slade. À 30 ans, le joueur du Racing reste donc un élément central du jeu du XV de France et confirme qu'il sera toujours un candidat sérieux pour la prochaine Coupe du monde en Australie. Même s'il faut prendre en compte l'éclosion potentielle de certains jeunes joueurs sur le devant de la scène internationale comme Nicolas Depoortère, Émilien Gailleton, Paul Costes ou encore Léon Darricarrère.