6 Nations. Un temps de jeu effectif élevé fait-il vraiment la grandeur d'un match ? Le Paradoxe du Crunch

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Le débat revient souvent dans les discussions entre passionnés : un grand match de rugby se définit-il forcément par un temps de jeu effectif élevé ? Alors que certains prônent un rugby toujours plus fluide, deux figures majeures du rugby mondial, Rassie Erasmus et Nigel Owens, apportent un éclairage qui pourrait en faire réfléchir plus d'un. Un Crunch peu fluide mais ô combien excitant Avec 83 coups de pied dans le jeu, 15 mêlées et seulement 36 minutes de temps de jeu effectif, le dernier Angleterre-France n'a rien du spectacle tant vanté par les amateurs de courses effrénées et de jeu débridé. Il faut dire qu'on avait tous à l'esprit la fessée infligée par les Bleus de Fabien Galthié en 2023. Rêvant d'un nouveau coup d'éclat des Tricolores face à nos meilleurs ennemis. Malheureusement pour les fans français, l'équipe de France s'est pris les pieds dans le gazon anglais. Et pourtant, ce fut un match haletant, marqué par une intensité de tous les instants et des rebondissements en fin de partie.  I've always said that high BIP time does not make a rugby game better as you have rightly pointed out. To much tinkering with the laws and an obsession to let the game flow at all costs will take away from the game not enhance it. The proof is in the pudding — Nigel Owens MBE (@Nigelrefowens) February 9, 2025 « Il y a eu 83 coups de pied dans le jeu, 15 mêlées et seulement 36 minutes de BIP (ball-in-play) lors d'Angleterre vs France, pourtant c'était l'un des matchs les plus excitants du Tournoi depuis un moment. Je ne pense pas qu'on puisse juger la forme d'un match uniquement sur des statistiques ! », analyse Rassie Erasmus. Le rugby, un équilibre entre intensité et pauses Nigel Owens, ancien arbitre international et voix respectée du rugby, abonde dans ce sens. « J'ai toujours dit qu'un temps de jeu effectif élevé ne rend pas un match de rugby meilleur. Trop de modifications des règles et une obsession de fluidifier le jeu à tout prix enlèveraient de l'intérêt au rugby, au lieu de l'améliorer. La preuve est sous nos yeux. » Pour certains, une seule action suffit à rendre un match mémorable. Pour d'autres, c'est le nombre d'essais inscrits qui fait qu'une rencontre marque les esprits. Beaucoup s'accordent cependant pour dire que c'est lorsque la partie est disputée qu'ils éprouvent le plus de plaisir à regarder. Une incertitude qui fait frissonner et qui donne tout son sens à la stratégie et fait honneur au sang-froid des joueurs. C'est d'ailleurs dans ces moments de tension que certains se révèlent, ou au contraire, cèdent. Alors que World Rugby cherche à rendre le jeu plus spectaculaire, faut-il vraiment tendre vers des séquences sans interruption au détriment du combat et du jeu stratégique ? La vérité, comme souvent, se situe peut-être entre les deux : un match de rugby ne se résume pas à son temps de jeu effectif, mais bien à l'intensité et aux émotions qu'il génère. Et de ce point de vue, le Crunch de Twickenham a tenu toutes ses promesses !

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