6 Nations. L'Angleterre souffre-t-elle d'un mal incurable ? Ces faiblesses évidentes que le XV de France doit exploiter

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A l'orée du Crunch, et au vu de sa prestation en Irlande une semaine plus tôt, une question taraude les spécialistes ? L'Angleterre peut-elle tenir 80 minutes face aux Bleus samedi ? Rien n'est moins sûr si l'on en croit les analyses de Matt Dawson et Rory Teague. L'ancien demi de mêlée champion du monde 2003 et l'ex-coach de l'UBB ont identifié une faiblesse récurrente du XV de la Rose : une tendance inquiétante à s'écrouler en seconde période. Une faille que les Tricolores ne manqueront pas d'exploiter à Twickenham. Une défense qui craque sous la pression Dans son analyse du match contre l'Irlande via la BBC, Matt Dawson a souligné l'impact du carton jaune de Marcus Smith et l'incapacité des Anglais à encaisser l'effort défensif prolongé. « Au milieu de la première mi-temps, alors que l'Angleterre avait sept points d'avance mais elle a craqué, Marcus Smith a tué le ballon illégalement. Et Ben O'Keefe l'a exclu dix minutes [...] Lowe a cassé un plaquage, servi Jamison Gibson-Park et l'Irlande était de retour à deux points » Le tournant de la rencontre pour beaucoup. Alors que les visiteurs avaient tenu la dragée haute aux locaux, le XV de la Rose a ensuite été dépassé par le rythme irlandais, encaissant 22 points sans réponse en deuxième mi-temps. Dont un essai de Aki dans le couloir des 5 mètres après avoir roulé sur plusieurs défenseurs dont Marcus Smith. Rory Teague : "Ce n'était pas terrible, quoi…" Même constat du côté de Rory Teague, qui insiste via le Midi Olympique sur le manque de solidité défensive dans les quinze derniers mètres. « La défense dans les quinze mètres. C'est d'ailleurs à cet endroit du terrain qu'à Dublin, le demi de mêlée Alex Mitchell a perdu son face-à-face avec James Lowe : derrière, il y a eu essai puis le match a totalement basculé. J'ai également l'impression que la ligne de trois-quarts anglaise, en deuxième mi-temps, manquait de solidité et d'expérience. Ce n'était pas terrible, quoi… » ''Nous jouons la France ce week-end, pas Toulouse'', évoquent les Anglais après les raclées en Champions CupUne fébrilité que le XV de France pourrait exploiter en s'appuyant sur ses finisseurs. En effet, les Bleus ont parfaitement su exploiter les largesses défensives des Gallois en bout de ligne. Une première fois par Attissogbe suite à une très bonne passe au pied de Dupont. Une autre fois lorsque le demi de mêlée a envoyé une longue passe à Bielle-Biarrey en bord de touche. Si les Anglais ont sans doute analysé le jeu tricolore, seront-ils en mesure de les stopper ? Rien n'est moins sûr. Surtout si la défense locale est tout d'abord resserrée par les charges puissantes dans l'axe des avants de l'équipe de France.  Un plan de jeu trop énergivore ? Lesquelles pourraient, à terme, fatiguer les hommes de Borthwick. Son homologue français a fait de la forme physique et de l'endurance l'un des chevaux de bataille pour ce cycle jusqu'au Mondial 2027. Galthié sait en effet que si les Bleus veulent être champions du monde en Australie, ils devront tenir physiquement pendant toute la durée de la compétition. On sait que le 6 Nations, dans son format, ressemble à la phase finale de la Coupe du monde. Et cette année plus encore avec trois rencontres à l'extérieur. ''Dupont est la meilleure chose qui soit arrivée au rugby'', quand l'Irlande tombe sous le charme de Toto…C'est maintenant que Dupont et ses coéquipiers se préparent pour maintenir un haut niveau de performance jusqu'à la 80e voire au-delà. Avec des rencontres souvent très serrées, comme on a pu le voir en France en 2023, la moindre baisse de régime peut se payer cash. À l'inverse, avoir la caisse suffisante dans le money-time peut faire la différence face à un adversaire sur les rotules. A ce titre, Dawson met en avant un problème structurel dans le jeu anglais : « Leur plan de jeu est très exigeant. Peut-être trop exigeant. En défense, ils proposent beaucoup de vitesse de ligne, phase après phase. Ensuite, en attaque, ils se concentrent sur le déplacement du ballon, en impliquant les avants et les arrières. Cela peut sembler frénétique et frénétique, brûlant d'énergie. » Une intensité difficile à maintenir sans un banc capable de prendre le relais. Le XV de France prêt à faire mal Ce constat doit donner des idées aux hommes de Fabien Galthié. Avec une équipe capable d'accélérer dans le dernier quart d'heure, notamment grâce à ses remplaçants, la France a toutes les armes pour pousser l'Angleterre dans ses retranchements et capitaliser sur ses faiblesses en fin de match. Lesquels ne datent pas d'hier. Les Anglais avaient déjà eu beaucoup de mal contre la Nouvelle-Zélande, l'Australie et l'Afrique du Sud l'automne dernier. Et cela n'a certainement pas échappé à Galthié et ses adjoints. Pour l'inimitable Eddie Jones, ces 2 avants du XV de France sont ''presque aussi importants que Dupont ou Ramos''Les Bleus restent sur un souvenir impérissable de leur dernière venue à Londres : un historique 53-10. Si l'Angleterre n'est plus tout à fait la même, ses carences physiques et tactiques sont toujours bien présentes. De quoi rêver à un nouveau coup d'éclat samedi ? Pour cela, il faudra non seulement répondre dans le combat, être efficace dans la zone de marque et disciplinés comme ce fut le cas face aux Gallois. À partir de là, les Tricolores devraient avoir toutes les cartes en main pour s'imposer à Twickenham.

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